Les incidences néfastes et imprévues de mon dernier accident m’ayant cloué à la maison, estranciné, ensuqué, la moto est restée trop longtemps au garage.
Les mois sont passés, elle et moi avons vieilli et la garantie désormais échue.
Je ne peux m’empêcher de toujours en vouloir à cette fadade biscanti qui m’a foutu dans le pétrin, transformé en dormiasse, envoyé bouléguer dans tous les sens. Hé, cagole, va !
Depuis quelques semaines nous nous sommes enfin retrouvés. Quelques balades plutôt glaciales avec manchons, poignées chauffantes, tour de cou, c’est le vent de la liberté retrouvé en Provence.
Et le compteur approche maintenant les 10.000 km, sans autre entretien que la révision des 1000 km, depuis 2 ans...
Quelques signes nouveaux et inquiétants ont éveillé mon attention :
- Sabot moteur gras,
- Léger patinage de l’embrayage en cas d’accélération brutale,
- Boite moins souple.
- Et bien sur, moto pourrie.
Étonnamment les niveaux huile, eau, liquide de freinage sont OK sans aucun apport intermédiaire ?
Hé, chapacan, il est temps de ressortir les outils, non ?!
C’est parti ! On commence le déshabillage et manifestement, après dépose du pare carter, il y a bien fuite d’huile moteur. Té, vé !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La vidange huile moteur s’impose en priorité. Elle est cramée l’huile. On en profitera pour remplacer le filtre à huile.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sur la photo ont peut soupçonner une origine probable de la fuite, mais on verra ça plus tard.
J’ai acheté pour l’occasion un bac de vidange. C’est pratique mais à l’usage, les dimensions nécessitent un supplément de protection du sol ; Malgré toutes les précautions, impossible de maîtriser l’écoulement brutal du fluide chaud au dernier tour de dévissage du bouchon. Ça éclabousse partout alentour, allègrement. Vite un chiffon, le béton fera le reste...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’existence d’une fuite n’est pas contestable.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour lui faire plaisir à la charmante, un plein de bonne huile neuve, à la framboise ! Ce n’est pas la saison,mais quand on aime… On va pas jouer le rascous avec elle, non !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On peut encore déplacer la moto au moteur pour un premier nettoyage indispensable pour travailler à l’aise, dans du propre.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ils m’ont dit « Tous les deux ans, changer le liquide de refroidissement ». Bon, allez, bouge bras-cassé !
Pour accéder au radiateur et au vase d’expansion il faut déshabiller la belle et soulever le réservoir.
L’opération n’est pas compliquée, il suffit d’avoir les bons outils, de prendre son temps et de suivre la procédure clairement détaillée dans le manuel utilisateur.
Lors du démontage des éléments, on trouve des vis de différentes formes, longueurs et empreintes, ainsi que les 4 rivets à verrouillages de la protection de réservoir. A part ces derniers, le plus simple et le plus sur consiste à remettre chaque vis à sa place sur le châssis ou le réservoir quand c’est possible (Le plus souvent). Ainsi on ne risque pas de les perdre ou de les intervertir. Ordre et méthode s’imposent.
Concernant les rivets pour pouvoir les retirer il suffit d’enfoncer la partie centrale avec une clé alen par exemple. Pour le remettre en place plus tard, il faudra retirer complètement l’axe vers l’arrière puis le repousser pour verrouillage une fois le rivet correctement positionné.
Selon mon point de vue, et tant qu’à y être, pour travailler vraiment à l’aise il est préférable de carrément déposer le réservoir. Ça donne en plus un accès total à la boîte à air, donc au filtre à air. Un écrou de plus à desserrer et un axe à retirer, pourquoi s’en priver, d’autant que le réservoir n’est pas très lourd, à fortiori si on a pris la précaution de faire en sorte qu’il ne soit pas plein à ras bord.
Bien évidemment, ce n’était pas mon cas, mais je l’ai déposé (et reposé) sans problème.
Donc, après avoir déposé les carénages et la vis de fixation AR du réservoir, son « support » placé verticalement sous l’extrémité AR comme indiqué dans la notice, on a accès à sa face inférieure. On peut ainsi et assez facilement débrancher le coupleur de la Durit d’essence, le connecteur électrique (en prenant soin de les déverrouiller l’un et l’autre), et les deux tuyaux caoutchoucs qui raccordent mécaniquement le réservoir à la machine. Aucun risque de fuite, c’est bien conçu.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le connecteur et son ergot de clipsage.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le coupleur essence.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ils m’ont dit aussi « Tous les 2 ans vidanger le liquide de refroidissement ». Allez encore ! On ne va pas faire son testard !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]A posteriori, parti tête baissée sans documentation, ma méthode n’était pas la meilleure pour vidanger, mais je n’en connaissais pas d’autre et il fallait le faire.
Je suis allé au plus évident : Ôter le bouchon du radiateur et désaccoupler de la pompe la plus grosse et plus accessible des deux Durits. Elle est raccordée au bas du radiateur, à droite, l’autre en haut, à gauche.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ho, fan de pied, en procédant de la sorte on en met partout, c’est assuré ! Ha, Bonne Mère, la grosse cagade ! Il n’y a plus qu’a éponger...
Curieusement le bouchon de vidange de la pompe à eau est en haut de son carter. Ça ne m’a pas inspiré. Néanmoins, j’aurai probablement mieux fait de commencer ma vidange par là pour en foutre moins par terre, peut être (sortie horizontale) ?
Je n’ai pas trouvé de bouchon de vidange sur le cylindre AV (Pas vu ou pas prévu?).
Restait à vider le vase d’expansion.
Une méthode consisterait à utiliser la Durit qui le relie au radiateur, près du bouchon de remplissage, pour le siphonner (Je crois avoir déjà lu cela sur le forum).
Personnellement j’ai utilisé mon purgeur de frein à dépression, et j’en ai profité pour faire de même avec la pompe à eau en passant par le plus gros orifice. Parfait et rapide.
Au vu de ce que j’ai « récolté » et du bon 1/4 de litre épongé, il ne devait plus rester grand-chose des 2.130 ml dans le circuit après tout ce bazar.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour le remplissage il suffit, après avoir raccordé les Durits et enlevé le bouchon du vase d’expansion, de rajouter le liquide neuf dans le radiateur (plein), et le vase (au repère haut).
NB : Lors de sa remise en place le bouchon du vase d’expansion doit être positionné correctement, la flèche coïncidant avec la Durit pour assurer la continuité du circuit.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le réservoir d’essence étant déposé, impossible de faire tourner le moulin. On fera donc la purge plus tard. Entre temps, une partie de l’air emprisonné s’échappera par simple gravitation sous forme de bulles.
Profitant de l’avoir à portée de main on ouvre la boite à air (quelques vis à empreinte cruciforme à démonter). Ainsi on peut retirer et inspecter le filtre à air. Après 10.000 km, je l’ai trouvé dans un état très satisfaisant et de bonne facture ; Il en fera facilement encore autant.
Vérifier et nettoyer la boite à air et son bouchon de purge si besoin. Le mien était parfaitement sec et propre ainsi que la boîte à air dans son ensemble. Au besoin, il paraît plus simple, si nécessaire, de siphonner ce bidule en plastique transparent plutôt que de tenter son démontage / remontage compte tenu de sa petite taille et de la difficulté d’accès, et pour peu qu’on laisse tomber le collier...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Comme pour le liquide de refroidissement, nécessité de vidanger le liquide de frein tous les 2 ans. Allez encore, encore ! Mais, chemin faisant on avance et on y prend goût !
J’utilise un petit appareil pneumatique à dépression (Celui qui m’a permis de vidanger le vase d’expansion et le corps de la pompe à eau). Il faut bien sur disposer d’un compresseur d’air.
Le principe est simple. Créer une dépression au niveau de la vis de purge et, le réservoir correspondant étant ouvert donc à l’air libre, dés qu’on ouvre la purge, le liquide est aspiré dans le réservoir sous l’effet de la pression atmosphérique.
NB : Certains prétendent que ce système serait incompatible avec les dispositifs ABS pour cause d’un « retournement de membrane » rendant l’ABS inopérant, ce qui impliquerait son remplacement, complexe et dispendieux. J’en doute, d’une part pour n’avoir jamais connu ce problème, d’autre part parce que le circuit étant à l’air libre sous pression atmosphérique, il est peu probable que la dépression résultante dans la tuyauterie soit suffisante pour créer ce « retournement », selon mon humble point de vue.
Par contre, à propos de l’ABS, il est avéré que le remplacement des flexibles standards par des flexibles aviation et à proscrire en présence d’ABS en raison du manque d’élasticité relative de ces derniers avec pour conséquence le dérèglement du système, au point de le rendre inutilisable, voire dangereux dans ces conditions.
On ferme la parenthèse.
On vide (Pas complètement pour éviter de laisser entrer de l’air dans le circuit) et remplit le réservoir 2 ou 3 fois, puis on refait le niveau avant de remonter le couvercle, et on passe maître cylindre suivant. Avec 500 ml on en a deux fois trop pour les 3 réservoirs. Tôt ou tard, le reste finira à la déchetterie.
On commence par l’étrier de frein AV gauche, puis le droit. Ensuite on fera l’étrier de frein AR et l’embrayage, ou l’inverse. On n’oubliera pas de « pomper » après chaque étape et il sera prudent de tester tout cela au premier roulage suivant.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Après repose du réservoir sur son axe, calé en position relevée et connexions rétablies, mise en route du moteur. Il est temps de penser à purger le circuit de refroidissement (Toujours ouvert) en faisant tourner puis chauffer le moteur jusqu’au déclenchement du calorstat. On fera les appoints de liquide nécessaires dans le radiateur et le vase d’expansion pour obtenir des niveaux corrects (Radiateur plein et niveau max dans le vase d’expansion). Pour ce dernier, c’est plutôt malaisé bien que le réservoir soit encore en position relevée (Un entonnoir et un bout de Durit, peut être ?
Je préfère laisser refroidir le moteur pour une ultime vérification des niveaux et compléments éventuels avant de refermer le radiateur et le vase avec leurs bouchons respectifs. Demain il fera jour.
Car une fois le réservoir fixé au châssis et son carénage droit posé, l’accès au système de refroidissement devient très limité, voir quasi impossible. Autant donc faire en sorte d’avoir les bons niveaux avant, avec certitude, sous peine de devoir recommencer à démonter !
A propos du contrôle périodique du niveau de liquide de refroidissement il vaut mieux avoir un circuit bien étanche parce que mettre la mob sur centrale et déposer la selle pour vérifier le contenu du vase d’expansion, on a vite fait d’oublier, et si on veut rajouter du liquide, pour aller là bas dessous, bonjour, c’est plutôt galère !...
Voilà, l’huile et l’eau c’est fait et vérifié, on peut rhabiller la bête avec, comme il se doit, des vêtements propres. A ce propos, le WD40 fait des miracles !
Et la fuite d’huile dans tout ça ?
J’attire l’attention des possesseurs de machines pourvues d’une protection de carter fixée directement sur le moteur.
Après nettoyage, vidanges et repose du réservoir, mise en route du moulin, montée en température, une bonne nuit à « mûrir » et inspection méticuleuse du bas moteur, l’origine des fuites est localisée au niveau des vis moteur utilisées pour l’arrimage des pattes de fixation du pare carter. Toutes sont desserrées, alors que les autres semblables à proximité ne le sont pas du tout. Infimes suintements à chaud aux plans de joint embrayage / carter moteur, des deux cotés, éparpillés par le vent vitesse.
Cela pourrait résulter de contraintes mécaniques dues à cette surcharge et/ou des vibrations, mais je pense davantage à un défaut de montage en concession, c’est à dire un couple initial insuffisant.
Démontage des vis, nettoyage et remontage avec le liquide miracle bleu bien connu et un couple de serrage disons, énergique. A vérifier à l’usage...
Pour l’instant c’est OK. Alléluia ! Et pour 80 euros de fournitures seulement.
Moto enfin propre, la boite est redevenue « clean », gaaazzzz, fini le patinage de l’embrayage lors de fortes accélérations, le moteur tourne mieux, plus rond et il a gagné au moins 100 T/mn au ralenti. Je n'ai pas perdu mon temps.
Ha, la bonne huile ! (Compter 3 litres).
Et voilà ! La jeunesse retrouvée ! (Elle, pas moi.
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Vos commentaires, critiques et suggestions visant à améliorer ce mode de révision maison, ou en corriger les erreurs sont les bienvenus. C’est aussi le but du jeu que de mettre en commun nos expériences personnelles avec un objectif constructif et profitable à tous. Hé, on va pas se prendre le teston garri !
On est des motards, non !
Tchao !